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Cet épisode est à voir selon 2 approches différentes.
Selon la première, il faudrait s'intéresser à
la griffe de David Fincher. La réalisation talentueuse
de ce film est magistralement tenue par un jeune mais prometteur
gaillard qui a par la suite totalement renié le film.
On peut déjà admirer un certain brio pour la sélection
des plans, des couleurs, des angles de caméra. Celui
qui allait plus tard réaliser un excellent Seven semble
se faire les dents avec ce film. Le second point de vue est
tout de suite moins flatteur. C'est celui du fan. Si le film
s'est avéré être le moins rentable de tous,
c'est principalement parce que le charme fout de plus en plus
le camp. |
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Que Ripley se soit rasé le
crâne, ça passe encore (elle ressemble de plus
en plus à Rambo, celle-là !), qu'elle y passe
à la fin, ça passe encore. Que le petit David
prenne des libertés scénaristiques foireuses,
ça passe un peu moins. Le film prend place directement
après le 2 et débute sur un bon gros crash bien
senti pour faire discrètement disparaître les autres
survivants. Donc la miss est seule à s'en sortir. Elle
se trouve sur une planète-prison pleine de gens pas fréquentables
avec bien sûr un petit passager clandestin. En fait, 2
! Il y a un alien qui sera fécondé par un clébard
puis une reine qui se trouve dans le bide de Ripley. La belle
affaire ! |
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Là où les admirateurs du boulot de Ridley
Scott ont un peu gueulé, c'est essentiellement à cause
de ces trucs pas spécialement cohérents qui viennent
pourrir le film. Pas mal d'écrits ont été publiés
après la sortie du premier et la moindre des politesses aurait
été de se renseigner un minimum avant de passer à
l'écriture du scénario. Il apparaît ainsi fort
peu crédible qu'un facehugger de base puisse pondre une reine
; encore moins que le même puisse ensuite pondre un alien tout
normal dans le corps d'un dog, parce qu'ils ne se sont pas incrustés
à quinze dans la petite navette du début, hein ! Ensuite,
que les taulards soient des enfants de cur est un peu stupide
et qu'on les voit se sacrifier les uns pour les autres est une belle
leçon d'humanité mais n'empêche pas de se marrer
cyniquement quant au gaspillage qui a été fait (la pire
racaille de l'univers prête à sauver son prochain, arf
!). L'aspect positif est que ça aura au moins permis à
Jeunet de réaliser le 4
Qu'est-ce qu'on s'emmerde ! Dans l'espace, personne ne vous entendra
gueuler, ni bailler d'ailleurs
On a des plans très intéressants,
certes, mais alors point de vue surprise, c'est plutôt du flan.
Même la mort de Ripley tombe comme une plume (aucun impact,
donc) tellement le réalisateur semble s'en balancer. On ne
note aucun effort pour l'écriture des personnages qui sont
à peu près autant stéréotypés que
dans une semi-production télévisuelle (et toujours un
droïde
) et les morts sont dans l'ensemble banales. On a
bien un gars qui se reconvertit en tartare à cause d'un gros
ventilateur et une scène réussie dans un laboratoire
(Clemens découvre à ses dépends qu'il ne faut
pas draguer la chauve
) mais d'autres séquences viennent
gâcher le film. Le Noir de service se sacrifie tout conventionnellement
à la fin pour permettre aux autres de partir, 2 bonnes coulées
de plomb en fusion ont raison du vilain guerrier alien et Ripley nous
la joue Acapulco version Terminator 2. Un film intéressant
mais raté
Notez le paradoxe ! Remarque : Il fallait le
faire. |
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