Alien 3

Réalisateur : David Fincher
Avec : Charles S. Dutton, Sigourney Weaver, Charles Dance, Danny Well
Durée approximative : 1H55
1992
Genre : Action
Degré de violence : Sans plus
Degré de gore : Bof !
http://www.alien-movies.com/index_frames.html


Cet épisode est à voir selon 2 approches différentes. Selon la première, il faudrait s'intéresser à la griffe de David Fincher. La réalisation talentueuse de ce film est magistralement tenue par un jeune mais prometteur gaillard qui a par la suite totalement renié le film. On peut déjà admirer un certain brio pour la sélection des plans, des couleurs, des angles de caméra. Celui qui allait plus tard réaliser un excellent Seven semble se faire les dents avec ce film. Le second point de vue est tout de suite moins flatteur. C'est celui du fan. Si le film s'est avéré être le moins rentable de tous, c'est principalement parce que le charme fout de plus en plus le camp.
Que Ripley se soit rasé le crâne, ça passe encore (elle ressemble de plus en plus à Rambo, celle-là !), qu'elle y passe à la fin, ça passe encore. Que le petit David prenne des libertés scénaristiques foireuses, ça passe un peu moins. Le film prend place directement après le 2 et débute sur un bon gros crash bien senti pour faire discrètement disparaître les autres survivants. Donc la miss est seule à s'en sortir. Elle se trouve sur une planète-prison pleine de gens pas fréquentables avec bien sûr un petit passager clandestin. En fait, 2 ! Il y a un alien qui sera fécondé par un clébard puis une reine qui se trouve dans le bide de Ripley. La belle affaire !
Là où les admirateurs du boulot de Ridley Scott ont un peu gueulé, c'est essentiellement à cause de ces trucs pas spécialement cohérents qui viennent pourrir le film. Pas mal d'écrits ont été publiés après la sortie du premier et la moindre des politesses aurait été de se renseigner un minimum avant de passer à l'écriture du scénario. Il apparaît ainsi fort peu crédible qu'un facehugger de base puisse pondre une reine ; encore moins que le même puisse ensuite pondre un alien tout normal dans le corps d'un dog, parce qu'ils ne se sont pas incrustés à quinze dans la petite navette du début, hein ! Ensuite, que les taulards soient des enfants de cœur est un peu stupide et qu'on les voit se sacrifier les uns pour les autres est une belle leçon d'humanité mais n'empêche pas de se marrer cyniquement quant au gaspillage qui a été fait (la pire racaille de l'univers prête à sauver son prochain, arf !). L'aspect positif est que ça aura au moins permis à Jeunet de réaliser le 4…
Qu'est-ce qu'on s'emmerde ! Dans l'espace, personne ne vous entendra gueuler, ni bailler d'ailleurs… On a des plans très intéressants, certes, mais alors point de vue surprise, c'est plutôt du flan. Même la mort de Ripley tombe comme une plume (aucun impact, donc) tellement le réalisateur semble s'en balancer. On ne note aucun effort pour l'écriture des personnages qui sont à peu près autant stéréotypés que dans une semi-production télévisuelle (et toujours un droïde…) et les morts sont dans l'ensemble banales. On a bien un gars qui se reconvertit en tartare à cause d'un gros ventilateur et une scène réussie dans un laboratoire (Clemens découvre à ses dépends qu'il ne faut pas draguer la chauve…) mais d'autres séquences viennent gâcher le film. Le Noir de service se sacrifie tout conventionnellement à la fin pour permettre aux autres de partir, 2 bonnes coulées de plomb en fusion ont raison du vilain guerrier alien et Ripley nous la joue Acapulco version Terminator 2. Un film intéressant mais raté… Notez le paradoxe ! Remarque : Il fallait le faire.