Le Blob / The Blob

Réalisateur : Chuck Russell
Avec : Shawnee Smith, Beau Billingslea, Ricky Paull Goldin, Frank Collison, Paul McCrane
Durée approximative : 1H31
1988
Genre : Horreur
Degré de violence : Violent
Degré de gore : Bluffant

Un blob, c'est un chewing-gum vorace venu de l'espace. Un réalisateur de seconde zone ferait d'un tel scénario une grosse boutade. Un mec plus aguerri comme Chuck Russell en fait un film d'horreur. En se replaçant dans le contexte de l'époque, il est tout à fait louable de vouloir rendre crédible un monstre gélatineux qui se déplace en rampant. En combinant des effets spéciaux sanguinolents à une mise en scène efficace, on arrive à un résultat parfaitement acceptable sur le plan de l'horreur pure.



Le Blob raconte donc comment un petit village paumé, nommé Arborville, va devoir faire face à une entité inconnue particulièrement gourmande. Une boule de feu s'écrase en pleine forêt, libérant ainsi une substance rosâtre dotée d'un féroce appétit. Au fur et à mesure de ses incroyables festins, elle grandira et avalera tout sur son passage, compromettant grandement la quiétude du bled voisin. Rien ne semble pouvoir l'arrêter, mais ce sera sans compter sur l'intervention d'une brigade d'intervention spéciale qui aura une théorie fort intéressante quand à l'origine de la créature et quant à son rôle dans la disparition des dinosaures. En fait, le film est découpée en deux parties bien distinctes qui ne sont malheureusement pas de la même qualité, preuve que certains effets spéciaux passent mal à travers le temps. Dans un premier temps, le blob a encore une taille réduite, ce qui le rend très efficace et discret. Il dévore intégralement pas mal de monde, toujours de façon convaincante, avant de changer significativement de taille durant la scène, pourtant très réussie, du cinéma. Point de rupture du film, malgré quelques scènes encore dignes d'être citées le blob devient trop gros et perd alors définitivement en crédibilité. Cette évolution dans le scénario était pourtant obligatoire sous peine de piétiner, ce qui aurait finalement pu être encore plus désagréable.
Cependant, même si les dernières scènes sont plus calamiteuses que convaincantes, on peut pardonner cette tentative de voir les choses en gros car la première partie est suffisamment originale et dérangeante pour insister à la clémence.
Le blob, que ce soit un animal, un extra-terrestre, un virus ou autre chose (le film apporte la réponse) reste donc une masse gloutonne qui liquéfie ses victimes et les digère rapidement. La transparence de la substance fait que les yeux peuvent se régaler d'une série de morts très dynamiques et aussi incroyablement violentes. Le travail au niveau du son étant remarquable, l'ambiance en ressort très oppressante. On sait bien évidemment que le blob est dans le coin, qu'il va bouffer quelqu'un mais le quelqu'un ne le sachant pas, il agit comme bon lui semble avant de devenir une proie qui ne s'en sortira bien évidemment pas. Tout commence quand un clodo se fait happer la main. Conduit d'urgence à l'hôpital, il se fera digérer le bas du corps avant que le monstre ne s'en prenne à un hypothétique héros. Que ce soit dans les canalisations de la ville ou dans les bouches d'aération d'un cinéma, le blob se glisse de partout et déverse de grandes quantités de sang. Un projectionniste, un laveur de vaisselle, un jeune tripoteur, une restauratrice, un chef de police adjoint, pas mal de scientifiques, un rat et un jeune énervant. Il y a de quoi faire ! Dommage que la fin soit
ratée !
Dissection d'une mort