Un Cri Dans L'Océan / Deep Rising

Réalisateur : Stephen Sommers
Avec : Famke Janssen, Treat Williams, Clifton Powell, Jason Flemyng, Kevin J. O'Connor
Durée approximative : 1H42

1998
Genre : Horreur
Degré de violence : Bof
Degré de gore : Kitsch

Un Cri Dans L'Océan est un peu une sorte d'Alien sur l'eau. Mais plutôt le Alien du pauvre ! A une époque où Stephen Sommers hésitait encore entre plusieurs voies, il nous gratifia en période de Fête du Cinéma en France de cette étrange mixture pas franchement réussie. Cette occasion de se mater les pires films pour 10 balles (à l'époque) a sûrement contribué à rendre le film connu. Pas célèbre ! Connu. Il y a une nuance. Quand un paquebot de luxe est victime d'un sabotage, d'une prise d'otages (loupée) et d'une invasion poulpeuse, on ne peut que plaindre les passagers qui n'ont vraiment pas de bol !

Quasiment la totalité des embarqués disparaît en 15 minutes. Le "suspens" est installé puisqu'on ne sait absolument pas ce à quoi nous avons à faire essentiellement car les bandes annonces étaient très radines sur la présentation de l'aspect horreur. Donc, après un historique des moins crédibles et une caméra subjective censée être suggestive (pas évident) on peut croire que le bateau est investit par une belle grosse bête pas trop sympathique. Et le commando d'arriver. Composé d'un tas de seconds rôles (aucun ne survit) et de 3 neutres, on sombre encore un peu plus dans le déjà-vu avec cette équipe ; le défilé de sales gueules et les conventions syndicales saoulent énormément.
L'un des héros est aussi particulièrement énervant de médiocrité. Et dès qu'on est à nouveau à bord du bateau, tout part en lattes. Une pieuvre aux tentacules exagérés et pourvue d'un appétit féroce a très vite raison des tous les moins bons acteurs. Même la petite Famke Janssen est mauvaise puisque louchant trop sur Bridgette Wilson. Treat Williams donne l'impression de s'emmerder comme un rat mort, le réalisateur est trop hésitant, les scènes à rallonge sont un peu trop présentes (au même titre que les incohérences, dont le film est par ailleurs bourré) et la survival team trop prévisible. La fin est par contre marrante. On a fait beaucoup mieux. C'est juste pardonnable car il s'agissait essentiellement d'un essai non renouvelé. Ouf !
Si les scènes gores n'étaient pas si excessives, elles passeraient un peu mieux. Comme la synthèse n'est pas belle et que les acteurs n'y croient pas trop on a bien du mal à craindre le monstre glouton. Encore moins quand on le voit en entier ! Le design est raté comme tout. Mais le sang gicle. Sa première apparition se fait dans les chiottes du paquebot quand une femme traumatisée se fait avaler par la cuvette. Un vomi plus loin, un des Noirs se prend son coup de hache. S'ensuit une fusillade pour se débarrasser discrètement de quelques survivants. Une autre mort non provoquée par la bête amène le méchant capitaine vers une explosion qui détruira aussi le poulpe. Ce dernier aura auparavant embarqué le copine du neuneu, tous les membres du commando et aussi un pauvre bougre qui se sera fait auparavant retourner une jambe (la gauche). Certaines morts sont plus soignées que d'autres. On voit 2 enfoirés se faire traîner dans l'eau puis dévorer HC (bonjour les incohérences), une scène bien fichue durant laquelle la bricoleuse du bateau y passe, un prétentieux avalé en vitesse, un pré-digéré pas beau, un big boss profiter d'une mort lente suite à un suicide loupé, une jambe bien éclatée et un Noir sympa qui se sacrifie héroïquement (comme d'hab). Parfois, une touche d'humour vient combler le manque d'horreur. C'est assez peu pour pallier les effets spéciaux loupés mais ça passe. Sorti à peu près en même temps que le quatrième volet des aventures de Ripley, disons que le film n'avait peut-être pas eu beaucoup de cartes en main pour s'imposer dans ce monde impitoyable où la concurrence est fatale. Suivant !
Dissection d'une mort