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Cube
Réalisateur : Vincenzo Natali
Avec : Nicole DeBoer, Nicky Guadagni
Durée approximative : 1H26
1998
Genre : Huis clos saignant
Degré de violence : Joue sur les nerfs
Degré de gore : Gore
http://www.metrofilms.com/cube/
Un rubicube multisalles transformé pour l'occasion en
éplucheuse géante, 7 tocards enfermés et
1H30 d'angoisse. L'accroche du film est suffisamment explicite
et tout spectateur qui cherchera à trop cogiter ne trouvera
pas ici son bonheur. Il faut impérativement laisser de
côté le pourquoi du comment sous peine de ne pas
focaliser son attention sur ce qui vaut vraiment le détour.
Passée une boucherie d'ouverture bien flippante mais
inutilement gore, on plonge de plein pied dans un monde psychédélique
où des personnes totalement différentes vont devoir
s'unir malgré ce qui les oppose pour tenter de trouver
une issue. |
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Autant dire que ce n'est pas gagné. Une pièce
au-dessus, une en dessous et 1 sur chaque côté, ça
s'annonce simple ! Si on se coltine le noir de service (condamné),
on échappe miraculeusement à la blondasse aux gros seins,
antipodiquement remplacée par une intello aux cheveux noirs.
On a aussi un roi de l'évasion, un trisogole, une docteur frustrée
et un énigmatique emmerdeur. Tout ce petit monde va plus ou
moins s'entendre jusqu'à un certain point. Point à partir
duquel la vraie nature de chacun va monter à la surface, notamment
à cause du gogole qui pètera rapidement les burnes de
l'équipage, et accessoirement celle du spectateur. Ainsi, le
flic noir (il ressemble à Dieudonné, c'est trop marrant)
va se révéler être un parfait connard, le petit
emmerdeur un gros enfoiré et le neuneu une star en maths. On
réalise alors qu'il se pourrait que le film montre les participants
infortunés à un jeu comme on pourrait très prochainement
en avoir à la télé (hypothèse). Parce
que, mine de rien, on n'a pas la moindre explication ! Ca en énervera
sûrement mais si on est un minimum indulgent, on peut faire
abstraction de cette commodité et se dire que ça aurait
ralentit le rythme du film. On n'a pas le temps de s'ennuyer. Entre
les prises de bec de plus en plus fréquentes entre les compagnons,
les morts violentes (aspect positif : ça réduit les
prises de bec !) et le stress lié à une situation qui
semble sans issue, on a très vite les nerfs tendus. Le décor
du film se résume en un demi-cube utilisé d'une façon
remarquable. Les jeux de couleur sont efficaces, l'ambiance sonore
est particulièrement soignée et l'interprétation
des acteurs convaincante. Il est alors très dur de deviner
qui sera le prochain. Sur le plan technique, on constate que Vincenzo
affectionne tout particulièrement les gros plans et qu'il a
bien rendu l'effet de claustrophobie qui atteint les personnages notamment
durant les scènes où ils s'envoient tous chier (pisser
?) . On peut juste constater quelques erreurs de raccord pas bien
graves mais évitables (et elles servent à quoi, les
projections tests ? Hein ?) , le fait que les condamnés transpirent
et se sèchent à volonté et une explication vraiment
labyrinthique qui décourage toute volonté de la vérifier.
Un petit moment de paranoïa, d'angoisse, de peur, de gore, de
sadisme qu'on apprécie. A voir.
Le décompte des morts s'élève à 6. Ca
veut donc dire que seul 1 gusse s'en sort. On commence par Alderson,
le chauve du groupe, qui choisit au tout début la mauvaise
pièce et qui se fait couper en une multitude d'apéricubes.
C'est vraiment dégueulasse -surtout avec le son à fond-
mais un peu surréaliste. Jouissif. Vient ensuite Rennes, dit
" Le Roitelet ", qui fait passer les Français pour
des cons tellement il se fait avoir comme un bleu. L'expert de l'évasion
se fait asperger d'acide suite à une fuite (calembour). Résultat
: La moitié du crâne en moins. Pas mal, et raffiné
! Holloway, après avoir bronché et humilié Quentin,
fait moins la maligne quand elle est suspendue à bout de bras
par ce dernier au-dessus du vide. Ce gros farceur de policier va d'ailleurs
la lâcher. On s'en fout, elle était conne ! Et puis,
comme il devient agressif, violent et grossier, il se condamne tout
seul à une mort des plus affreuses. Il aura auparavant tué
Leaven en l'empalant sur une " poignée " de cube
(ça saigne en gros plan) et vaguement essayer de se débarrasser
de Worth. Puis, voyant Kazan se diriger vers la sortie, il le choppe
par le col sans se rendre compte que Worth est encore en vie. Il se
fera couper en deux suite à un mouvement de " la passerelle
" et Worth agonisera dans le cube à côté
du cadavre de Leaven et d'une partie de celui de Quentin. On note
finalement un magnifique moment quand le groupe arrive au-dessus de
la salle bleue, salle qui réagit au son. Pur moment de bonheur
pour les amateurs de sueur froide. L'abus d'image de synthèse
peut juste un peu gâcher le plaisir. En tout cas, le film est
réussi. |
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