Goldeneye

Réalisateur : Martin Campbell
Avec : Pierce Brosnan, Sean Bean, Famke Janssen, Izabella Scorupco, Joe Don Baker,
Judi Dench, Desmond Llewelyn, Samantha Bond, Robbie Coltrane, Tchéky Karyo
Durée approximative : 2H05
1995
Genre : Action
Degré de violence : Violent
Degré de gore : Absent

Bond, James Bond… Après le succès mitigé remporté par le génial Timothy Dalton, la MGM a éprouvé le besoin d'accorder à l'agent secret une pause qui dura 6 longues années. Pierce Brosnan fut pressenti il y a bien longtemps pour le rôle mais des contraintes de contrat le tinrent par les burnes. C'est donc en 1995 que les spectateurs ont eu la joie de constater que la relève allait se faire à grands coups d'effets spéciaux et de délires qui n'étaient pas forcément les plus présents auparavant.

L'ère Brosnan a en effet apporté plusieurs changements comme celui des nouveaux réalisateurs. Si avant les scénarios tournaient entre seulement quelques mains, maintenant on nous donne à chaque fois un nouveau gars qui se débrouille plus ou moins bien. Martin Campbell sortait d'un Zorro et allait se faire démonter tout seul plus tard avec un Vertical Limit pas très convaincant. Pour un James Bond, il y a du moyen et du haut de gamme, à commencer par le casting. S'il n'a rien de vraiment exceptionnel, on apprécie le fait qu'il soit varié, peu conventionnel et qu'il aie permis à l'excellente Famke Janssen de revenir sur le devant de la scène. D'où le second apport de l'ère Brosnan : Si avant les femmes se contentaient d'avoir des rôles de potiches, elles sont maintenant des actrices à part entières. La James Bond Girl est toujours ce qu'elle est. Elle se fait baiser mais elle reste plus longtemps à l'écran, parfois trop même… Q est encore de la partie mais M a changé, laissant la place à une femme (encore) qui a apparemment aussi bien plu puisque son contrat sera renouvelé par la suite. Derrière une histoire de trahison, Bond sera amené à combattre contre un puissant salopard qui a dérobé une arme destructrice et qui menace de tout faire péter. Si le scénario n'est pas des plus originaux, l'action savamment dosée procure une divertissement de qualité ainsi que pas mal de moments plutôt déments. On en arrive parfois à se demander comment les maquettistes ont fait pour parvenir à faire un travail si spectaculaire. Pour le cahier des charges, on reste dans le normal : Il fallait que certaines règles soient respectées et elles le sont. La scène d'ouverture pète de tous les côtés, le méchant est mégalo et est appuyé par un bras droit surpuissant, il y a des armes de folie, de jolies femmes, un finish explosif et des tas de petits détails qui font la différence entre un James Bond et un xXx. Brosnan réussit donc la lourde tâche de camper un Bond acceptable mais on peut quand même reprocher à cette nouvelle vague de ne plus avoir du tout l'âme des précédents. La cassure a peut-être été trop brutale.
Qu'on se le dise : Les Bond sont foutrement violents ! Il y a du mort à la pelle. Rien que la scène d'ouverture en compte une bonne trentaine ! Contrairement à ce qui se faisait avant, le film devient grand public ce qui fait disparaître tout moment jugé choquant ou toute tâche de sang un peu trop rougeâtre. Seul le méchant saigne un peu du pif à la fin. Bond devient également plus humain par rapport à ses débuts, il transpire de plus en plus, galère parfois et en arrive même à se prendre des pains. Ayant toujours son petit air arrogant et hautain, ça devait arriver ! Pour l'action, on est servi ! Entre une mise en bouche très dynamique, qui voit comme bien souvent disparaître un des " double 0 ", et une course poursuite en char dans les rues de St Petersbourg, les mirettes sont servies.La synthèse n'est pas encore tout à fait présente mais on commence déjà à la sentir…
Certains passages font un peu gros mais, malgré cette immortalité et cette capacité à se sortir de toutes les situations les plus bordeliques possibles que développe le héros, l'ensemble est toujours aussi divertissant qu'un Bond devrait l'être. Au final, Brosnan impose sa prestance en tentant de faire oublier ses prédécesseurs. Il y parvient plus ou moins car il se fond bien dans son rôle. Dire qu'il devient LE James Bond est en revanche un peu exagéré.
Dissection d'une mort
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