La Malédiction De La Momie / Talos The Mummy

Réalisateur : Russell Mulcahy
Avec : Jason Scott Lee, Louise Lombard, Sean Pertwee, Christopher Lee, Gerard Butler
Durée approximative : 1H55
1998
Genre : Bizarre
Degré de violence : Bof !
Degré de gore : Idem

Qu'une bonne idée soit repompée à droite ou à gauche est presque justifié. Qu'un concept de départ calamiteux donne naissance à des hybrides encore moins bon que l'original -c'est dire- laisse par contre un peu à désirer. Si les momies connurent une belle époque bien faste à l'époque du cinéma noir et blanc, quand nos parents savaient encore s'effrayer avec des effets simples mais ingénieux, elles ne sont aujourd'hui plus que prétexte à action tape-à-l'œil et à horreur bas de gamme.

Il a suffit d'un film pour redonner vie à un mythe aussi vieux qu'elles. On peut même voir des réalisateurs fantasmer devant des histoires de vengeance, de bandelettes tueuses, de malédictions et compagnie. A la base Brendan Fraser ne faisait pas un Indiana Jones très convaincant. Transposée dans une époque un peu moins lointaine, la crédibilité est encore moins au rendez-vous et le spectateur se perd alors entre un monstre pas des plus effrayants et un réalisateur qui ne manquait pas d'idées mais seulement de moyens. Cette production étrange a donc été faite dans l'évident but de surfer sur la vague momie, espérant ainsi rapporter un max de flouse à une société de distribution apparemment sur le déclin. Russel se la joue à la Carpenter en annonçant fièrement son film. Mauvais présage encore plus insistant quand on peut assister aux premiers plans en images de synthèse. Même s'il y a un certain travail visuel derrière tout ça et certainement la volonté de foutre les jetons, on n'adhère aucunement à la cause du film pour plusieurs raisons. Déjà, les acteurs sont catastrophiques, Jason Scott Lee en tête. Les doublages sont pourris et les têtes d'affiche inexistantes. Même si ce n'est pas obligatoire, disons que ça permet au moins de sauver quelques meubles. A part un génial et excellent Christopher Lee, tous les autres sont à jeter le plus loin possible. Ensuite, avoir crédité un certain Robert Kurtzman en gros dans le générique d'ouverture n'est peut-être pas non plus une des idées les plus lumineuses que l'on puisse avoir.
Ce n'est ni une référence, ni un modèle de qualité. Quelque soit son rôle, tout ce qu'il touche se transforme généralement en purin visuel. Après, un flot de clichés n'améliore pas l'état lamentable du film. On voit qu'il y a des clins d'œil et même des idées qui relèvent étonnamment du bon goût mais d'autres erreurs inadmissibles sont forcément largement moins pardonnables. On peut citer par exemple le mec qui se fait aspirer dans les chiottes. Et il y en a d'autres. Comme bien souvent, la synthèse a été utilisé comme un gadget non maîtrisé. Certains plans sont ratés comme jamais. On ajoute des personnages cons comme des chèvres, des coïncidences énervantes, un dénouement mal dirigé (mais original) et on arrive à un film qui se laisse voir mais qui est foutrement raté. Il est probable qu'un budget plus élevé n'aurait pas arrangé grand chose : La faute revient pleinement au réalisateur.
Etant infoutu de diriger convenablement ses acteurs, Russel perd les spectateurs sitôt la scène d'ouverture passée. C'est le seul moment intéressant du film notamment grâce à la présence magistrale de Christopher Lee et à une malédiction visuellement ratée mais plutôt sympathique. Après, lorgnant gravement sur Alien (ou, si on veut être moins gentil, sur Sphere) on assiste à une expédition annonciatrice du chaos qui déboulera lors du prochain alignement des planètes, à savoir dans pas longtemps. Et commence le jeu de massacre qui n'épargne ni les acteurs ni le film ! Des yeux arrachés, des poumons qui suivent le même chemin, des chiottes gloutons, 2 tentatives de suicide assez marrantes, un visage déchiré par du verre, un gouffre, un tué au scalpel, une étranglée, une cinglée, un possédé, des flash-backs sanglants, une mâchoire de chien arrachée, pas mal de nuques pétées, une princesse blonde qui se prend une prune en plein cœur et trop de HC au programme. L'horreur suggérée est mal rendue mais en contre partie l'idée d'annoncer la venue du monstre au moyen d'une panne de jus est une idée plutôt intéressante qui évite la sempiternelle musique redondante qui fait certes effet mais qui gave lourdement par moment. Evite de très peu l'appellation de légume.