Sleepy Hollow

Réalisateur : Tim Burton
Avec : Johnny Depp, Christina Ricci, Casper Van Dien, Christopher Walken, Ray Park, Alun Armstrong
Durée approximative : 1H45
1999

Genre : Conte fantastique
Degré de violence : Honnête
Degré de gore : Pas mal de têtes qui volent
http://www.sleepyhollowmovie.com/index_home.html

Quand Tim Burton réalise, c'est toujours avec certaine angoisse qu'on se demande s'il va rester dans le domaine qu'il maîtrise ou s'il va partir queneller son film avec des idées foireuses et totalement inconvenantes.

Tim excelle dans l'utilisation des 2 couleurs opposées de base, à savoir le noir et le blanc. Cette maîtrise n'est pas donnée à tout le monde et là où plusieurs se sont pétés les dents, le petit Tim apporte sa touche personnelle tout en brodant autour une histoire de fantômes suffisamment riche en action pour tenir un large public éveillé pendant la projection. Ichabod Crane est envoyé dans le trou du derche du film pour enquêter sur un mystérieux cavalier qui, comme il n'a pas de tête et qu'il en souffre apparemment énormément, s'amuse à décapiter des tas de gens. Et en gros plan! La censure n'a que très moyennement flagellé le film qui peut alors se permettre d'afficher des têtes qui roulent, des corps coupés en 2, du sang rouge qui tâche et qui manque cruellement à certaines œuvres. Donc, sous couvert d'une véritable enquête qui partira un peu en eau de boudin vers la fin, Tim Burton mêle comme à son habitude une certaine magie à un conte plus destiné à la base à faire peur aux gosses. Comme on retrouve dans le rôle principal le petit Johnny Depp (son acteur porte-bonheur) qui une fois de plus montre qu'il a du talent, on ne peut que se satisfaire à l'avance d'un bon divertissement où l'action est là et les seconds rôles crédibles aussi.
Et toujours cette brume opaque annonciatrice d'une prochaine tête qui va découvrir les joies de la liberté provisoire…
Une tête coupée, forcément, ça tâche ! On a l'occasion de voir à plusieurs reprises dans le film des bons gros plans bien saignants, des têtes décapitées et même des petits délires pas forcément crédibles mais pourtant bienvenus. Sur l'ardoise du truc raté à recycler, on notera quelques bourdes évitables de réalisation ou de cohérence comme des rencontres hasardeuses un peu énervantes, un moulin qui explose par on se sait quelle magie, un increvable méchant qui fait penser à un Michael Myers de base ou une scène loupée voire carrément ridicule quand le cavalier récupère sa tête. Sinon, bien que parfois le sang fasse un peu trop rouge écarlate et épais, on apprécie
les diverses morts ainsi que le style propre du film. On a, entre autres, la tarée de service qui se fera rouler l'un des patins les plus douloureux de l'histoire du fantastique, un Casper Van Dien en scission avec lui-même, une salle de tortures rigolote comme tout, un cavalier sans tête incarné tantôt par Christopher Walken, tantôt par Ray Park, tantôt par Rob Inch (mais c'est dur de faire la différence), un zeste de magie et bien sûr pas mal de têtes qui se baladent sans corps dont celle d'un gosse. Très rare et d'autant plus appréciée qu'elle est clairement suggérée. Très peu de HC, en fait. Du beau boulot, du bon Tim Burton !