The Big Lebowski
Réalisateur : Joel Coen Certains films sont, comme ça, tout bonnement à pisser
de rire. Alors que chaque réalisateur essaye de se spécialiser
le plus possible dans une catégorie de films bien spécifiques,
histoire d'éviter d'avoir à se faire incendier par les critiques
à chaque nouvel essai (raté) les deux frangins Coen semblent
plutôt porter par l'original. On peut pratiquement leur accorder
une nouvelle invention : Le film dans lequel tout part en lattes. Du début
à la fin, on a l'impression que le montage a du être un tel
foutoir que les longues passées à ne serait-ce que pour
comprendre le scénario méritent à elles seules les
honneurs. The Big Lebowski, c'est un peu un Tarantino mais plus porté
vers la connerie pure que vers la violence gratuite. La façon de
filmer est excellente et si les deux frangins s'entourent en général
des mêmes acteurs, c'est pour une bonne raison : Ils sont bons !
Depuis le temps, on commence à savoir que faire rire n'est pas
à la portée du premier crétin venu. On peut faire
dans le bas de gamme, dans le vulgaire ou dans l'excès (les trois
vont souvent de paire) mais le résultat ne sera qu'un rire gras,
forcé et poussé jusqu'au vomissement de débilité
propre aux ratages gaudrioliques de la veine des Steve Martin ou American
Pie. Ici, si on rigole, c'est parce que c'est marrant. Mais vraiment marrant
! On part d'une situation déjà merdique à souhait
pour se retrouver embarquer dans une aventure riche en action et en gags
hilarants. La base du concept ne serait rien sans des acteurs aussi crédibles
que complices. John Goodman
se prête fort bien à son rôle de personnage borné
et bouffi, le Dude s'amuse autant que les seconds rôles durant les
scènes magistrales du film, le réalisateur s'en donne à
cœur joie et le spectateur est ravi d'avoir participé à
une telle aventure. De la balle ! |