13 Fantômes / Thir13en Ghosts

Réalisateur : Steve Beck
Avec : Tony Shalhoub, Embeth Davidtz, Matthew Lillard
Durée approximative : 1H31
2001

Genre : Horreur
Degré de violence : Exagérée mais limitée
Degré de gore : Bof !
http://www.columbiatristar.fr/02/13_fantomes/
Beck n'est pas Malone. Vous ne voyez pas le rapport ? Pourtant, quelques années auparavant, la même boîte de production donna également sa chance à un vieux film du Sir Castle. Le résultat fut certes loin d'être mémorable mais on était loin de la bêtise de cette tentative. Pourtant, ceux qui connaissent un peu Joel Silver et Robert Zemeckis savent qu'on peu associer leur nom à une certaine garantie de qualité et à l'assurance d'une soirée réussie. Comme producteurs, ils semblent un peu se foutre de ce qui se passe sur le plateau. Soyons francs, si vous avez vu La Maison De L'Horreur, considérez que vous avez vu 13 Fantômes. C'est quasiment un calque ! On retrouve les mêmes grosses ficelles, le même minimum syndical d'hémoglobine, les mêmes rebondissements…
Bref, c'est une copie d'une copie donc forcément, on perd en qualité. Un bel exemple de navet, en fait ! On a une demeure hantée par 13 fantômes, un mécanisme qui fout sa merde et une gentille famille qui se paume dans un dédale de verre. Le rêve américain n'est absolument pas bafoué puisque seuls les méchants seront punis et crèveront tout misérablement. Entre erreurs grossières et fautes de goût, le film n'offre que 2 scènes réussies ce qui est très peu quand on sait qu'on peut avoir mieux. Matthew Lillard prouve une fois de plus que son registre est limité au rôle du gars totalement cinglé condamné à s'en prendre plein la gueule ; les autres ne sont à ses côtés que des sous-acteurs (c'est dire) même Tony Shalhoub qui a auparavant fait tout de même un peu mieux. On jette !
C'est vraiment dommage que le film soit réalisé par un gros branleur car les idées de base ne manquaient pas d'être alléchantes. On peut noter du côté des bonnes scènes la tuerie du début qui rappellera un passage du téléfilm " Il Est Revenu ", inspiré du best-seller de Stephen King. On arrive dans un dépotoir pour caisses pourries dans lequel se planque un fantôme un chouilla moins rigolo que Casper. Le temps pour les Ghost-busters du coin de se rendre compte de la gravité de la situation et 2 gusses ont déjà disparu. L'un se fait soulever puis éclater HC dans une bagnole, l'autre se fait trancher en deux puis avaler par un coffre.
Un autre se fait ensuite bien atomiser par ledit farceur avant que ce dernier ne se fasse capturer. Impressionnant et bluffeur puisque annonciateur d'un bon divertissement. Et puis Cyrus, un milliardaire égocentrique, y passe. Il a ouf eu le temps de rédiger son testament et lègue tout à son paumé de cousin qui a perdu sa femme dans un incendie (HC mais un flash-back l'explique). Et voilà Arthur, accompagné de son fils (un jeune con qui passe son temps à jouer avec sa trottinette), de sa fille (une nana potiche et coquette qui aurait dû y passer), la nounou (il faut toujours un personnage noir dans un film d'horreur, allez savoir pourquoi), un gars qui a écrit sur son front la mention "second rôle" et Dennis Rafkin qui a tout plein d'hallus et qui voit les fantômes de la même façon qu'un autre voit les morts, sauf que le premier a besoin de lunettes spéciales, renforçant un peu plus l'idée de n'importe quoi qui flotte au-dessus du film. On retrouve également ensuite une des rescapés de la scène d'ouverture. Et le second rôle veut repartir avec une mallette pleine de blés. Il libère malencontreusement les 13 fantômes qui étaient enfermés dans les sous-sols de la demeure et active un mécanisme qui ferme la baraque. Tout le beau monde est alors enfermé avec les spectres qui ne portent apparemment pas les êtres humains hauts placés dans leur estime. Pourquoi ? Ben parce que sinon, en plus d'être très con, le film aurait été aussi très chiant.
Le second rôle n'a même pas le temps de se rendre compte de sa connerie puisqu'il se fait verticalement trancher par une baie vitrée. Gore mais exceptionnellement con. On a ensuite l'autre scène réussie du film où l'un des fantômes prend un bain de sang dans une salle de bain. Kathy, la fille, se trouve également dans cette pièce à ce moment et la caméra alterne entre ce que voit le fantôme (qui, lui, voit la fille) et ce que voit Kathy (qui, elle, ne voit pas le fantôme). Détail : le fantôme est UNE fantôme avec d'énormes seins, d'ailleurs. On a diverses courses poursuites, une pseudo-frayeur qui aurait dû voir la fille disparaître et une explication vaseuse sur le pourquoi du comment. Et puis la gentille chasseuse de fantômes se révèle être une parfaite salope, et puis le milliardaire n'est en fait pas mort, et puis Dennis se fait casser en 2 contre un angle de porte par un fantôme grand et fort et puis la chasseuse de fantômes se fait scrouitcher très rapidement entre 2 murs qui se resserrent. C'est très rapide et on ne voit rien. Et les 13 fantômes, au terme d'un dénouement exceptionnellement con, se débarrassent de Cyrus en le jetant contre une machine qui l'éparpille aux 4 coins de la pièce. Pas gore du tout et exceptionnellement con. Et après toute la famille est sauvée par le gentil papa. On peut aussi se rincer un peu l'œil avec les costumes plutôt bien foutus des spectres. Si le forgeron fait carrément caoutchouc, d'autres sont convaincants comme la pouf aux gros nénés, le taré dans sa cage de métal, le coupé en plusieurs ou le gosse qui a trop joué aux cow-boys et aux indiens. Le hic est que tout va trop vite. Les épileptiques n'apprécieront pas tellement. Un film exceptionnellement con !
Dissection d'une mort