Anaconda

Réalisateur : Luis Llosa
Avec : Jon Voight, Jennifer Lopez, Kari Wuhrer, Ice Cube, Eric Stoltz, Owen Wilson
Durée approximative : 1H30
1997
Genre : Jaws-like
Degré de violence : Un peu
Degré de gore : Quedal

Des 3 gros films de serpents à être sortis à ce jour, Anaconda est le moins honteux… Déjà parce que lui a au moins atteint le rang tant convoité de film projetable sur un grand écran. Il faut dire qu'il s'offre une petite panoplie d'acteurs bien sympathique et de la technologie numérique encore toute fraîche à l'époque. Le film a fait un gros bide ! Pourtant il y a Jennifer Lopez en T-shirt mouillé… Ca ne comble pas le gouffre scénaristique mais ça meuble et ça permet en temps normal d'amortir un peu le choc. Si on ne va pas voir le film pour lui-même, on y va au moins pour elle.
A cette époque, elle n'était pas encore trop mauvaise. Aujourd'hui, elle nous a clairement montrés qu'elle n'avait (navet ?) aucun talent ni pour la chanson, ni pour le métier d'actrice. Quelle farceuse, celle-là ! Mais, pour un connaisseur, Anaconda, c'est avant tout et surtout Jon Voight, l'un des nouveaux piliers du côté sale gueule. Il amortit un peu le probable départ à la retraite des Grands. Il a vraiment une bonne tronche de salopard et fait partie des bons gros clichés qui le condamnent d'emblée à une mort soignée, si ce n'est spectaculaire.
Car dans Anaconda, il y en a du cliché. A commencer par Ice Cube. C'est mathématique ! Dans un film de monstre, il faut qu'il y ait un Noir plutôt sympa et un peu souffre douleur du réalisateur. On a aussi les traditionnelles poufiasses, mais le rôle de Miss Nénés revient à la brune, la blonde est particulièrement keusse. On a aussi un Eric Stoltz complètement paumé et un Owen Wilson égal à lui-même. Pour celui qui a un minimum de culture horreur, le film est cousu de fil blanc. Une équipe de reporters qui part dans le trou de balle du monde pour filmer un truc dont tout le monde se contre fout, un bestiau qui doit faire peut-être 15 fois sa taille normale, des seconds rôles et pas mal de morts.
Le problème du film est, qu'en plus d'être parfois très crétin, qu'il ne fait pas peur. On a droit à une scène d'ouverture réussie (vous avez déjà vu l'acteur qui y passe !) et à quelques idées mais un anaconda reste un anaconda, c'est-à-dire un serpent. Et jusqu'à preuve du contraire, les serpents mangent tout ce qu'il y de plus proprement. Donc pas de sang qui gicle, pas de membre arraché, pas de mec agonisant dans un bain d'hémo… Hé non ! Pas mal de plans sont de nuits mais en général on voit bien.. On voit bien que les programmeurs ne maîtrisaient pas des masses la synthèse. Une bestiole se déplaçant dans l'eau ne pouvant pas être animatronique, il fallait user de la technologie du milieu. Aïe, le résultat n'est pas toujours beau à voir. Par contre, la bête en elle-même n'est pas trop ratée et ceux qui ont eu l'occasion de voir un truc pareil en vrai (expérience forte peu amusante, en fait !) y verront certainement une petite ressemblance. Au final, on a alors un petit film de samedi soir pluvieux, pas spécialement mauvais mais juste un peu "sous réalisé"… Peut mieux faire.
La scène d'ouverture est réussie. La caméra subjective est honteuse mais le ton est donné… Elle annonçait un bon truc. Mouais ! Le premier de l'équipe a y passer est Mateo (Vincent Castellanos), il tombe tout lamentablement dans 45 centimètres de flotte et là le prédateur le cueille comme une fleur. Très con… En fait, on se demande comment il se fait que personne n'aie vu la bébête avant ! Quoi qu'il en soit, Mateo se fait numériquement péter la nuque puis engloutir, mais la seconde partie est HC. Ooooh ! Mais qui voit-on ? Mais oui, c'est bien lui, le petit Owen Wilson ! Mr 2nd Rôle ! Là, ça ne rate pas ! Il se fait expédier à une vitesse hallucinante ! Les habitués l'auront vu venir à 15 bornes cette mort ! Il vend son âme et se condamne ! Et le serpent de sortir de l'eau et d'avaler le blondinet de service. Tout ça de nuit (la synthèse est vraiment foireuse dans cette scène) et sans que personne ne songe à lancer un truc sur la gueule de la bête. La blondasse (Kari Wuhrer) y passera un peu plus tard en voulant tuer Sarone qu'elle juge responsable de la mort Gary (elle est conne ou quoi ? C'est l'anaconda qui l'a tué ! ! !). C'est Sarone qui gagnera! Un étouffement et une noyade en bonus. Elle réapparaîtra plus tard dans un plan carrément inutile. On a ensuite un joueur de golf happé en l'air par la bête, pas mal mais peu plausible et un final explosif durant lequel on apprend qu'il y a en fait 2 serpents plus toute la progéniture (original) tassée dans une usine. Comme quoi le réalisateur s'est mal renseigné car dès leur plus jeune âge les anacondas sont livrés à eux-mêmes et n'ont personne pour prendre soin d'eux (quant à les nourrir !). On a un serpent shooté en gros plan, un Ice Cube mi-étouffé, un Jon Voight avalé toouut leennttemmeennt (bien fait), le même mais recraché 5 plans plus loin avec une touche d'humour très bête et puis un gros boum ! On aura aussi eu droit à une panthère éclatée avec un œil qui vole, une guêpe avalée qui entraîne une trachéotomie assez dégueulasse et à un doigt qui saigne. Il en est que les analogies avec Les Dents De La Mer sont faciles (caméra subjective, Quint et Sarone…) mais qu'elles ne jouent pas en la faveur du serpent. On peut juste savourer le jeu de Voight, sorte de croisement entre Gary Busey et Jack Nicholson… Pour les petites natures seulement, donc.