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Bones
Réalisateur : Ernest Dickerson
Avec : Snoop Dogg, Pam Grier,
Clifton Powell, Katharine
Isabelle
Durée approximative : 1H33
2001
Genre : Horreur
Degré de violence : Violent
Degré de gore : A point
Quand une star reconnue du rap US apparaît dans un film,
on peut être sûr que les trois quarts du temps, le réalisateur
s'évertuera à la filmer sous tous les angles au détriment
des autres acteurs. Ce que le spectateur peut le plus redouter est
donc un amoncellement d'hypocrisie et de clichés qui tendront
plus à présenter le film comme une gigantesque promotion
du prochain album de la célébrité. Snoop Dogg
est plus connu pour être un provocateur de première,
assez souvent complètement défoncé, que comme
un acteur digne de ce nom.
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Ici, il s'amuse comme un petit fou
dans son rôle de dealer vengeur. Il faut dire qu'il a
un passé plutôt triste : Alors qu'il régnait
en maître sur son ghetto, qu'il était apprécié
et qu'il baignait dans la came mais sans excès, il se
fait abattre suite à un rendez-vous qui tourne mal. Un
parieur déloyal, un flic véreux, un vieil ami,
un garde du corps et une femme qui l'aime sont impliqués
dans le meurtre. Le corps est abandonné dans sa demeure
et personne n'y touchera
20 ans plus tard, de l'eau a
coulé sous les ponts. Quatre jeunes issus de quartiers
favorisés se portent acquéreur de la maison du
Dogg pour en faire une discothèque. Une ombre malveillante,
un chien vorace, des voisins timbrés et des vers qui
grouillent de partout. Le Dogg va bien vite revenir à
la vie pour accomplir sa vengeance et terrasser tous ceux qui
se mettront sur sa route.
A mi-chemin entre La
Maison De L'Horreur et The Crow, Bones est vraiment une
bonne surprise. D'abord, l'ambiance puante qui se dégage
de cette maison pourrie jusqu'à la charpente est très
bien rendue par la caméra nerveuse et stylisée
d'un Ernest Dickerson qui connaît visiblement bien ses
classiques. La première partie est très énigmatique
et laisse beaucoup de passages obscurs, ce qui donne bien évidemment
envie de savoir ce qu'il s'est passé 20 ans auparavant.
Dès le départ, la maison apparaît comme
étant possédée par un |
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esprit malin et gourmand qui prendra un plaisir sadique à
bouffer tous les être vivants passant à portée
de canines. Ensuite, les acteurs sonnent tous juste. Ils y croient
! Que ce soit à travers les âges ou dans leur contexte,
personne ne donne l'impression de s'ennuyer. Snoop Dogg se fond à
merveille dans son personnage, Pam
Grier est très bien en illuminée prévoyante
et les jeunes font jeunes mais sans abus. Les effets utilisés
pour faire sursauter sont un peu passés de mode mais comme
ils sont bien appliqués, ils font encore leur petit effet.
La baraque est suffisamment lugubre pour foutre les boules à
elle seule et même si on peut reprocher quelques petites erreurs
esthétiques par endroit, il n'y a rien de bien choquant ou
d'alarmant. Ce qu'il est intéressant de noter, c'est la structure
du film. En général, les réalisateurs optent
pour un crescendo dans le dégueulasse pour faire flipper sur
la fin. Ici, c'est l'inverse : On commence très fort avec d'impressionnantes
giclées de sang et un beau festival de suspens pour ensuite
plus partir vers la vengeance pure qui fera rappeler sans doute possible
les mésaventures d'Eric Draven. Pour un film de " gangsta
" c'est vraiment une très bonne surprise.
Dissection d'une mort |
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