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Freddy Contre
Jason / Freddy Vs Jason
Réalisateur : Ronny
Yu
Avec : Robert
Englund, Kelly Rowland, Ken Kirzinger, Katharine
Isabelle
Durée approximative : 1H36
2003
Genre : Horreur
Degré de violence : Violent
Degré de gore : Gore
http://www.freddyvsjason.com/
Le premier apparut pour la première fois en 1984.
Il se matérialise dans les rêves de ses victimes
et les bute avec une main hérissée de lames
de rasoirs.
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Le second fit parlé de lui en 1980 mais ne commença
à trucider de l'adolescent qu'un peu après, le temps
pour sa mère de se faire amputer de la tête. Freddy
est en enfer. Il n'a plus la moindre emprise sur les enfants d'Elm
Street car ceux-ci ne sont plus terrorisés, ils ne font plus
de cauchemar. |
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Pour reprendre du service, il charge
Jason
d'aller mouvementer les soirées américaines en
y ajoutant ce qu'il faut de sang et d'os pétés
pour qu'il (Freddy)
puisse redevenir le tueur qu'il était autrefois. Ronny
Yu est un con. On se souvient que dans le septième
long métrage de Freddy,
Wes Craven avait exprimé
son souhait d'arrêter la série. Il en fallait plus
à la New Line qui décida malgré le monstrueux
flop de Jason X
de sortir un film qui, c'est à craindre, donnera naissance
à plein de séquelles. Le spectateur de base qui
va voir le film connaît bien les deux tueurs. Sans même
avoir vu une seule de leurs cavalcades meurtrières, on
sait de toute façon qui ils sont. Ainsi, il faut déjà
considérer que l'escapade dans l'espace de Jason
n'a pas eu lieu. Il faut ensuite considérer que Freddy
est apparemment plus connu que le tueur à la machette
puisque de tout le film seule une personne a vaguement eu échos
de la vague de meurtres de Crystal Lake. Mine de rien, beaucoup
d'hypothèses sont supposées dès le départ
et le fait d'y adhérer ou non peut influencer sur l'avis
général du film. Passée une époque,
voir une tête voler ne faisait pas forcément rire.
A force d'abus et de vulgarité, le genre horreur s'est
ramassé de grosses pelles dans la gueule avant de tout
doucement s'auto flageller en ignorant superbement les scripts
bidons. L'idée d'un affrontement entre le mal et lui-même
était à la base des plus jouissifs mais surtout
pas filmée par un mec qui n'a jusqu'au moment des faits
pas été foutu de faire mieux que La
Fiancée De Chucky, qui reste comme une contre référence
absolue dans le milieu. Alors voilà que Jason
se met à faire des rêves dans lesquels il est manipulé
par Freddy.
Ce dernier l'envoie tout logiquement dans la rue d'une ville
apparemment pas grande et la boucherie peut commencer. Après
quelques atroces découvertes, commence à s'installer
un climat d'angoisse qui devrait permettre à Freddy
de rejoindre, par on ne sait quelle magie, le monde réel.
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Et soudain, Jason,
qui n'a pas montré le moindre éclair de lucidité
en 23 ans de dépiautage, se met à tilter. Freddy
réalise trop tard que son confrère ne veut pas
mourir et que même s'il a peur de la flotte, rien n'y
fait. Les deux sont increvables et c'est la New Line qui gagne.
On espère seulement que pour les trop prévisibles
suites Ronny Yu sera remplacé
par un gars un peu plus compétent.
Le massacre du film commence dès la scène d'ouverture.
On a la politesse de nous faire un bref historique mais la sauce
a du mal à prendre tellement on sent une volonté
d'expédier les choses pour laisser plus de place à
la séquence finale. Ainsi, Jason
part en quête de chaire fraîche loin de son étang
pourri et commence alors à briser ses victimes de façon
tellement grossière qu'on sent les choses prendre une
tournure désastreuse. |
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Un des éléments les plus énervants de la série
Freddy est aussi
présent ici : Les gens s'endorment pour un oui ou pour un non,
un peu comme s'il était tout à fait banal de pieuter
un coup en conduisant ou quand quelqu'un nous parle. Si on fait abstraction
de la partie narrative calamiteuse et de la version Jason
un peu foirée, on peut en revanche se rattraper sur Robert
Englund qui semble apparemment très heureux de retrouver
le rôle qui lui apporta le succès. Les morts provoquées
par les rêves sont peut-être moins bien mises en scène
qu'auparavant mais il y a toujours cette petite envie de voir comment
les choses vont tourner sitôt qu'un des personnages commence
à s'endormir. On pourra accuser le réalisateur de 2
faits majeurs. Le premier est d'avoir voulu faire son malin en remplaçant
Kane Hodder par le
premier connard qui passait. Ce n'est pas pour les dialogues de Jason
que l'on peut faire la différence mais plus pour le feeling
de la chose. Kane Hodder
était en effet le cascadeur qui avait le plus plu au fan. C'est
un peu comme si on virait Robert
Englund pour le remplacer par Jacques Dupond, inconnu au bataillon
mais quand même là. L'autre énorme critique vient
de la scène finale énervante qui n'est ni plus ni moins
qu'un long et banal 1 contre 1 comme le cinéma en a tant vu.
Les deux gars sont certes immortels, ce qui peut être original,
mais on aurait largement préféré les voir tout
buter aux alentours plutôt que développer des trésors
d'imagination pour se faire mal. On remarque aussi qu'à la
fin Jason
n'a plus du tout peur de l'eau. Sur le plan des idées sympathiques,
on apprécie l'échange des armes, certaines morts ou
tentatives de meurtres, une énorme chenille dégueulasse
et quelques coups qui auraient pu faire mal comme la partie de flipper
ou l'avalanche de piques. Sur le plan négatif, on peut regretter
que les cruelles absences que le fan moyen peut ressentir ont sûrement
été volontaires histoire de garder deux ou trois idées
pour les suites. Faute de concurrence, le film semble avoir attiré
pas mal de monde en salles. On peut juste se consoler en se disant
que si Cunningham n'avait pas produit le film, ça aurait été
pire.
Dissection d'une mort |
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