Jeu d'Enfant / Child's Play

Réalisateur : Tom Holland
Avec : Catherine Hicks, Chris Sarandon, Brad Dourif
Durée approximative : 1H23
1988
Genre : Horreur
Degré de violence : Moyen
Degré de gore : Moyen

Chucky aurait pu devenir un serial killer de qualité… Ce premier épisode de la saga est de loin le plus convaincant de tous… Seulement voilà, à force de trop tirer sur la corde, elle cède et tout ce que Tom Holland avait fait s'effondre ! Pour adhérer à l'hypothèse Jeu d'Enfant, il faut admettre l'idée que le vaudou fonctionne. Soit ! On a vu plus débile au cinéma donc pourquoi un tueur détraqué ne pourrait-il pas juste avant d'y passer nous sortir une incantation de derrières les fagots pour renaître dans le corps d'une poupée. Poupée qui a déjà à la base une tronche à faire fuir. Et c'est le petit Andy qui va écoper de la poupée et c'est son entourage qui va en faire les frais. Jeu d'Enfant a un peu vieilli mais les effets utilisés ont toujours autant d'impact surtout sur un public qui n'a pas une grande expérience dans le domaine. Animer une poupée en 1988 est bien plus difficile qu'à faire aujourd'hui où la synthèse saperait tout le boulot. On peut donc reconnaître le boulot des 9 techniciens qui lui donnaient vie comme étant une tâche très ardue. Parce que, mine de rien, on y croit ! Chucky a des expressions réalistes sur son visage de plastique, des attitudes crédibles, des positions travaillées et une gueule vraiment effrayante. La musique aide ! On peut noter des similitudes avec Les Dents De La Mer sur le plan technique. Ne voulant pas risquer le ridicule, Tom a réduit au minimum les apparitions de la poupée et s'amuse au début avec la caméra subjective (on voit ce que la poupée voit) et des petits effets tout bête mais vraiment efficaces (coup de téléphone quand personne ne s'y attend..) . Ainsi, le début du film est très bien rendu et on peut progressivement découvrir la poupée qui, au fur et à mesure que le générique de fin approche, est de plus en plus présente. La jeune génération risque de ne pas trop aimer le film mais les vieux cons prendront du plaisir à revoir ce déclencheur d'une mode encore présente actuellement.
Un décompte des morts honnête pour une poupée qui doit mesurer un bon mètre. La première victime est Charles Lee Ray, alias Chucky qui se fait passoiriser par Mikey, un flic. Avant de clamser, le tueur pénètre dans un magasin de jouet et transfère son âme dans une poupée au moyen d'un rite vaudou qu'il a appris chez le John du coin. Un grand boum plus loin et l'affaire est classée. Manque de bol, Karen, la baby-sitter de Andy maltraite la poupée et donc le payera de sa vie. Un coup de marteau en pleine gueule et une chute de 5 étages ont raison d'elle. Suivant ! Eddie Caputo, l'ancien acolyte de Chucky, a trahit son pote, il est donc condamné. Chucky allume le gaz dans la baraque et vu que l'autre a la gâchette facile, il se fait éparpiller tout seul, comme un grand dans la nature. Il faut un noir dans tout film d'horreur digne de ce nom, ça meuble et en plus ils sont en général sympa. John est donc le vaudou qui a enseigné son savoir à Charles mais il ne se doutait pas que celui-ci allait s'en servir à de mauvaises fins. Une erreur de la part de John consiste à quitter des yeux la poupée un trop long moment. Comme Chucky maîtrise également pas mal le vaudou, on a droit à une jambe et un bras réduit en compote sans même qu'on y touche. Un peu vieillot mais a toujours son petit effet. Il se fait poignarder de la même façon. On se déporte maintenant dans un hôpital psychiatrique où le méchant docteur qui a tout du parfait tyran se fait tailler la jambe (ça saigne) avant de se faire électrocuter le cerveau. On a malheureusement droit sur la fin à pas mal d'incohérences et d'effets totalement inutiles dont une résurrection de dernière minute plutôt malvenue (rien ne justifie pourtant les suites), il y a aussi un peu d'humour vraiment marrant et une scène directement empruntée à Shinning. Si vous avez un bon ampli, vous pourrez par contre pleinement profiter de certaines scènes qui semblent avoir été spécialement étudiées pour ça. Effet garanti ! On notera enfin que si Brad Dourif n'est pas un acteur exceptionnel, sa voix est absolument démente. A voir juste parce qu'il s'agit d'un incontournable du cinéma d'épouvante.