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2003
Genre : Action
Degré de violence : WAHOU
Degré de gore : WAHOU x 2
http://www.killbill-lefilm.com/
http://www.kill-bill.com
Les films de Tarantino sont au cinéma moderne ce que le
caviar est au repas de fête : Un délice rare qui se
savoure tout seul. Nous en sommes ici au quatrième film du
gars qui a inventé un genre à lui tout seul et qui
est devenu une référence incontestable et incontestée
depuis qu'il a mélangé un monstrueux tas de stars
dans des films qui suivent un plan manichéen et toujours
d'une implacable logique. Après une très longue absence,
il nous revient en forme en faisant un pied de nez de la forme d'un
doigt d'honneur à toutes les trilogies en annonçant
un film coupé en deux longues parties. Dans un style unique,
Kill Bill relate la vengeance d'une ancienne tueuse laissée
pour morte le jour de son mariage. Le responsable, ainsi que ses
seconds, sont tous inscrits sur la liste de La Mariée qui,
une fois sortie de son très long coma, n'aspirera qu'à
faire couler le sang. Parce que, putain, il y en a de l'hémoglobine
dans ce film !
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Quentin nous avait habitué
à des scènes violentes et crades mais jamais comme
ici. Chaque plan peut être le théâtre d'une
agonie lente et dégueulasse. Il faut dire que les combats
au sabre mettent tout le monde d'accord : C'est plus dur à
faire mais nettement plus original que les traditionnels panpans
et coups de lattes du cinéma d'action peu inspiré.
Donc ici, nous avons une sorte de version remasterisée
de l'éternel seul contre tous mais avec un charme presque
indescriptible tellement qu'il est génial. Seul Tarantino
pouvait filmer un massacre sur du Charlie Feathers, seul lui
pouvait mettre un sabre dans les mains de Uma Thurman sans qu'elle
perde son air crédible, seul lui pouvait faire aussi
mal avec des images, seul lui pouvait offrir à Lucy
Alexius Liu un rôle de méchante aussi dément
que celui déjà vu dans Payback.
Tarantino reste donc le taré efficace qu'il a été
et c'est tant mieux.
Pourtant, on peut ressentir une légère blase par
moment. Le film n'est pas parfait et malgré toute l'expérience
de Quentin, on trouve à redire notamment sur des erreurs
de continuité de plans. Les plans séquences sont
toujours aussi irréprochables mais c'est dans le collage
que parfois ça dérape. C'est tellement gros que
ça saute aux yeux. L'originalité du film vient
dans la façon dont il a été écrit.
Il est découpé comme le serait un manga et les
sauts dans le temps sont monnaie courante. Un dessin animé
vient illustré le passé de l'une des tueuses du
film. Ca passe bizarrement très bien et ça fait
aussi foutrement mal. Tout le film réside alors sur cet
incroyable paradoxe où la violence la plus crue peut
survenir aux moments où on l'attend le moins. |
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Néanmoins, le final du film, une énorme demi heure,
ne se résume qu'à une bête tuerie, certes monstrueusement
bien chorégraphiée, mais pas des plus surprenantes.
Ce n'est pas filmé par n'importe qui ni n'importe comment mais
on aurait pu apprécier quelque chose de plus " plus "
avec peut-être un sang moins liquide ou, au moins, moins abusé.
Il en est quand même que le film redore le blason de l'année
2003, cru calamiteux en matière de cinéma et qu'une
fois fini, on a vraiment envie de voir sa suite. Parce qu'il en reste
quand même à buter sur cette liste !
Vers la BO |
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