Kill Bill - Volume 1

Réalisateur : Quentin Tarantino
Avec : David Carradine, Uma Thurman, Lucy Alexis Liu,
Chiaki Kuriyama
Durée approximative : 1H55

2003
Genre : Action
Degré de violence : WAHOU
Degré de gore : WAHOU x 2
http://www.killbill-lefilm.com/
http://www.kill-bill.com

Les films de Tarantino sont au cinéma moderne ce que le caviar est au repas de fête : Un délice rare qui se savoure tout seul. Nous en sommes ici au quatrième film du gars qui a inventé un genre à lui tout seul et qui est devenu une référence incontestable et incontestée depuis qu'il a mélangé un monstrueux tas de stars dans des films qui suivent un plan manichéen et toujours d'une implacable logique. Après une très longue absence, il nous revient en forme en faisant un pied de nez de la forme d'un doigt d'honneur à toutes les trilogies en annonçant un film coupé en deux longues parties. Dans un style unique, Kill Bill relate la vengeance d'une ancienne tueuse laissée pour morte le jour de son mariage. Le responsable, ainsi que ses seconds, sont tous inscrits sur la liste de La Mariée qui, une fois sortie de son très long coma, n'aspirera qu'à faire couler le sang. Parce que, putain, il y en a de l'hémoglobine dans ce film !

Quentin nous avait habitué à des scènes violentes et crades mais jamais comme ici. Chaque plan peut être le théâtre d'une agonie lente et dégueulasse. Il faut dire que les combats au sabre mettent tout le monde d'accord : C'est plus dur à faire mais nettement plus original que les traditionnels panpans et coups de lattes du cinéma d'action peu inspiré. Donc ici, nous avons une sorte de version remasterisée de l'éternel seul contre tous mais avec un charme presque indescriptible tellement qu'il est génial. Seul Tarantino pouvait filmer un massacre sur du Charlie Feathers, seul lui pouvait mettre un sabre dans les mains de Uma Thurman sans qu'elle perde son air crédible, seul lui pouvait faire aussi mal avec des images, seul lui pouvait offrir à Lucy Alexius Liu un rôle de méchante aussi dément que celui déjà vu dans Payback. Tarantino reste donc le taré efficace qu'il a été et c'est tant mieux.
Pourtant, on peut ressentir une légère blase par moment. Le film n'est pas parfait et malgré toute l'expérience de Quentin, on trouve à redire notamment sur des erreurs de continuité de plans. Les plans séquences sont toujours aussi irréprochables mais c'est dans le collage que parfois ça dérape. C'est tellement gros que ça saute aux yeux. L'originalité du film vient dans la façon dont il a été écrit. Il est découpé comme le serait un manga et les sauts dans le temps sont monnaie courante. Un dessin animé vient illustré le passé de l'une des tueuses du film. Ca passe bizarrement très bien et ça fait aussi foutrement mal. Tout le film réside alors sur cet incroyable paradoxe où la violence la plus crue peut survenir aux moments où on l'attend le moins.
Néanmoins, le final du film, une énorme demi heure, ne se résume qu'à une bête tuerie, certes monstrueusement bien chorégraphiée, mais pas des plus surprenantes. Ce n'est pas filmé par n'importe qui ni n'importe comment mais on aurait pu apprécier quelque chose de plus " plus " avec peut-être un sang moins liquide ou, au moins, moins abusé. Il en est quand même que le film redore le blason de l'année 2003, cru calamiteux en matière de cinéma et qu'une fois fini, on a vraiment envie de voir sa suite. Parce qu'il en reste quand même à buter sur cette liste !
Vers la BO