Lake Placid

Réalisateur : Steve Miner
Avec : Bill Pullman, Bridget Fonda, Oliver Platt, Natassia Malthe
Durée approximative : 1H22
1999
Genre : Horreur
Degré de violence : Sans plus
Degré de gore : Un peu
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Rien ne va plus à Lake Placid ! Un saurien de la taille d'un bus s'en prend à un agent de la protection des eaux et forêts. Face à l'inexplicable situation, un garde forestier sarcastique, un shérif bidonnant, une paléontologue trouillarde et un professeur barbu vont devoir faire équipe pour chasser le crocodile. Les films de monstres n'ont jamais laissé une belle part aux reptiles. Si certains comme Anaconda ont pu marquer le public, c'est plus par leur casting ou par leur débilité que par les attaques du machin. Il faut être lucide. Dans ce genre de films, on s'attend bien évidemment à voir un énorme bestiau tout défoncer sur son passage.



L'élément aquatique est propice à bien des frayeurs car, comme pour l'espace, l'être humain s'aventure en terrain inconnu où il tient le rôle de l'étranger. Ici, il a un plus la mention " proie facile " épinglée dans le dos. Steve Miner n'est pas un débutant dans le monde de l'horreur. Il a déjà à son tableau de chasse une belle pléiade de gosses libidineux ainsi que quelques monuments comme House ou Warlock. Depuis les années 90, il semblait s'être un peu tassé pour se contenter de paresser sur des plateaux de séries télé. C'est donc accompagné d'acteurs plutôt sympathiques qu'il revient en force. Lake Placid ne fait pas dans la dentelle. Malgré le faible succès du film, il mérite bien des bonnes attentions. Déjà, il est bien fichu. Un crocodile se déplace sur terre et sous l'eau et le challenge consistait à présenter un animal qui ne perde jamais en crédibilité sous peine de perdre par la même occasion le spectateur. Mise à part 2 scènes ratées, le crocodile ressemble à un vrai crocodile. Que ce soit en synthèse ou sous la forme d'une marionnette, la bête est imposante et belle. Rien à reprocher de ce côté-ci ! Ensuite, il évite le conventionnel. Mine de rien, ça fait enfin plaisir de voir un film dans lequel le monstre ne se contente pas de tuer tout le monde tous les 3 plans. Ici, le décompte des morts est peu élevé mais cette lacune est compensée par des attaques particulièrement impressionnantes. De plus, les êtres humains ne sont pas les seules victimes. Il y a autant de mort du côté humain que du côté animal. Finalement, Steve Miner a très bien ciblé son coup en optant volontairement pour une partie qui prête franchement à la rigolade quand tous les membres de l'équipe se foutent sur la gueule pour des raisons aussi débiles que marrantes.
C'est peut-être là la grande force du film : La tension est palpable grâce à une superbe introduction mais elle trompe le spectateur en le faisant rire à intervalle régulier. Ainsi, l'apparition du monstre n'en ressort que plus majestueuse. Avec sa fin également originale, ses effets spéciaux réussis et ses bons acteurs, Lake Placid n'est pas le mauvais film que l'on peut de prime abord croire. C'est un petit moment de détente avec ce qu'il faut de frisson pour être apprécié.
Le film vaut le coup d'œil rien que pour sa très bonne scène d'ouverture. L'angoisse est là ! Ca sent la repompe à plein nez sur un film connu avec un requin (le 2, pas le 1) mais l'effet est toujours aussi saisissant. Pour la critique, on peut chipoter sur le fait que personne ne semble jamais capable d'apercevoir un animal qui fait dans les 10 mètres de long. L'eau est un peu sombre, mais bon, il ne faut pas exagérer non plus… La scène est d'autant plus appréciée que le réalisateur n'abuse pas du sempiternel effet de la caméra subjective. Après, l'ambiance se détend pour laisser place à une présentation des plus plaisantes des caractères principaux du film. On pourrait même en vouloir à Steve de ne pas avoir décidé de continuer dans la voie de l'horreur pure mais ça contribue à laisser cette chance bien méritée au film. Le travail qui concerne les personnages est par contre un poil critiquable car dès lors que l'on voit un second rôle débouler, on peut être certain que si quelqu'un doit y passer, c'est lui ! Aucune des têtes d'affiche ne claque mais ce n'est à la limite pas important si on compare ce point avec ce que prennent les victimes dans la gueule. Il n'y a qu'une mort HC racontée par une vieille mémé. Sinon, le crocodile se bouffe un plongeur, une tête, un ours et une vache. Après, il se fait avoir… La fin évite l'accumulation de rebondissements et même si aucune explication n'est fournie quant à la présence de animal préhistorique dans ce foutu lac, on pardonne car elle est moins niaise que l'on aurait pu le craindre. Donc Lake Placid est un film qui mérite un coup d'œil. Si !
Dissection d'une mort