Opération Espadon / Swordfish

Réalisateur : Dominic Sena
Avec : John Travolta, Hugh Jackman, Halle Berry, Don Cheadle, Vinnie Jones, Scott Burkholder
Durée approximative : 1H39
2001
Genre : Sauvage
Degré de violence : Modérée
Degré de gore : Rien
http://www2.warnerbros.com/operationswordfish/ms/index.html

Forcément, à force d'avoir des idées connes, on finit par les payer ! Alors que tout le monde voyait John Travolta mort et enterré après son apparition plus que contestée dans Terre, Champ De Bataille le revoilà dans un film encore plus bourrin et méchant. En France, à une semaine près le film passait à la trappe.

Rappelons que Swordfish est sortit aux alentours du 11 Septembre 2001 chez nous et que ce n'était pas à l'avantage de la fiction. Car il ne faut pas perdre des yeux que Swordfish n'est rien d'autre qu'un film. Même s'il est un peu mou, il reste un très bon divertissement servi par un Travolta survolté à mi-chemin entre le tueur de Pulp Fiction et le salopard de Carrie. Pour combattre le crime, il faut y aller comme un bourrin. Ah ? Si des petits ricains ont un peu trop pris le message du film au pied de la lettre (en témoignent certaines critiques ou certains messages apparus sur des forums) un spectateur normal peut aller délirer un coup et s'amuser le temps d'une bonne grosse heure et demie avec pas mal de conventionnel, beaucoup de déjà-vu mais jamais autant de politiquement incorrect ! Pour la démagogie c'est complètement foutu d'ailleurs.
Tu buttes les méchants avant qu'ils ne te buttent. Si en soi ça ne choque pas des masses, le fait que les méchants de l'histoire aient des noms " un peu " orientaux n'a peut-être pas favorisé le film spécialement en France. Mais donc le malheur des uns fait le bonheur des autres et voilà que Swordfish a connu un beau succès largement mérité, justifié notamment par ses acteurs qui jouent presque tous bien et par le rebond incroyable de ses 3 têtes principales que l'on croyait foutues pour toujours. Avec sur leur CV X-Men comme référence, Hugh Jackman et Halle Berry ne partaient pas comme favoris dans la course aux récompenses. Le destin a collé une belle baffe aux chieurs en tout genre en montrant qu'en plus d'avoir une plastique irréprochable, Halle Berry est aussi une actrice qui a du talent et qui apprend vite. Ce rôle de manipulatrice lui va comme un gant et lui a ouvert les portes sur une James Bond Girl. Hugh Jackman est quand à lui plus discret mais fait un gentil papa honnête. Avec ses explosions un peu ratées et sa fin inutile, le film évite de peu l'appellation de bon film. Il en reste néanmoins un film sauvage mais pas trop violent.
C'est bien là le malheur. Si la morale part en couille dès l'excellente scène d'ouverture (le monologue, pas ce qui suit) après on assiste trop à de l'osé mais pas poussé. On aurait pu faire sur le même plan beaucoup plus violent. Il en est que Dominic Sena se retrouve pris justement à son propre piège en n'allant pas là où personne n'avait été avant. Certes, des otages meurent mais ils ne sont pas exécutés, certes il y a du bâtiment détruit à coup de bus (volant, à voir) mais il n'y a pas de victimes, certes il y a du vrai mais jamais du plausible… A force d'accumuler ces petites erreurs on peut croire que le film n'est pas bien. Il faut mettre de côté tout a priori et juste se délecter de tout ce bordel qui ne rime à rien mais qui peut défouler les plus sauvages. Une otage explose emmenant avec elle 2 gars particulièrement crétins. Un homme de main (qui ressemble à Owen Wilson) se fait abattre, un hacker et son interprète y passent dans un aéroport (scène réussie) quand un père séparé de sa fille joue aux golfs tout seul comme un con. On voit aussi un cadavre égaré, des bombes à poil, une suceuse blonde, une femme bourrée à la vodka, une fille perdue, un mari réalisateur de pornos, un Vinnie Jones mauvais comme un cochon, une scène finale particulièrement spectaculaire et mauvaise car exagérée et très bête (pourquoi le pilote de l'hélico ne prend pas de l'altitude ? ! ?) mais une innovation dans la traditionnelle demande de rançon. Le tout s'achève sur un plan réussi où John apparaît nettement plus vieux (donc en vie) mais encore plus fou à lier avec une explosion qui calme pas mal. Par contre les scènes de courses poursuites en bagnoles sont à revoir. On prend quand même.
Dissection d'une mort