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Phone Game / Phone Booth
Réalisateur : Joel Schumacher
Avec : Colin Farrell, Forest
Whitaker, Radha Mitchell,
John Enos
Durée approximative : 1H21
2002
Genre : Suspense
Degré de violence : Faible mais avec quelques idées
Degré de gore : Faible
http://213.11.14.80/phone_game/index2.html
http://www.phoneboothmovie.com/index2.html
Les films qui se déroulent en temps réel n'ont jamais vraiment
eu la cote. Si on doit en retenir un, ce serait Meurtre En Suspens qui
racontait les mésaventures d'un père qui devait faire face
à un dilemme des plus perturbants : Buter une politicienne et sauver
sa fille ou épargner la brave dame et ainsi condamner sa progéniture.
Dans Phone Game, on suit un morceau de journée d'un mec haïssable.
Il se balade dans la rue, flanqué de son lèche-bottes de
service, il parle fort, se la joue grand chef avec ses belles sapes, matte
les minettes qui croisent son chemin, envoie chier les livreurs de pizzas
et finalement rentrent dans une cabine téléphonique comme
il en existe tellement. De cette cabine, il passe un coup de fil à
sa maîtresse, lui promettant des tas de belles choses. Cette dernière
ne sait apparemment pas que son beau prince charmant mène une double
vie. Il croit être bien maître de la situation. Mais voilà,
sitôt qu'il raccroche le combiné, il reçoit un coup
de fil
C'est le téléphone qu'il vient d'utiliser qui
sonne et un téléphone qui sonne doit être décroché.
Surprise, un homme l'observe et le tient même dans sa ligne de mire.
Après lui avoir clairement fait comprendre qu'il n'est pas dans
son intérêt de quitter la cabine, le mystérieux interlocuteur
commence à exercer une pression professionnelle et personnelle
sur le salopard en appelant tour à tour la maîtresse et la
femme de l'agressé. Et c'est tout un engrenage infernal qui se
met en branle, broyant moralement le pauvre gars qui ne comprend pas ce
qu'il lui arrive.
Soutenu par une promotion monstrueusement bien fichue et par une alléchante
affiche, Phone Game est un de ces films que l'on va voir rien que pour
savoir comment il va finir. Avec un gros taré aux commandes du
scénario, les plus libres hypothèses peuvent être
formulées. C'est bien là que réside tout l'intérêt
du film : S'il ne parvient pas à capter l'attention du spectateur,
il est foutu. Le but du jeu était alors pour Joel Schumacher de
créer une tension modulable qui amènerait soit à
partager la détresse du mec coincé dans sa cabine soit à
se demander comment le tout va finir. Sur le fond, le film est réussi.
Colin Farrell campe un personnage
convaincant et bien écrit. Il arrive à lui tout seul à
assurer la présence de deux caractères. Peut-être
même trois. Sous couvert d'un semblant de one-man-show, il tente
de comprendre ce qu'il lui arrive mais les meilleures cartes ne sont pas
dans sa main. Et les médias s'en mêlent, et les putes viennent
le faire chier, et sa femme découvre que son homme est un vrai
menteur, et pareil pour sa maîtresse
Il devra se sortir tout
seul de cet incroyable merdier en envoyant chier au passage le détestable
Forest Whitaker. On peut être
déçu par la fin qui promettait énormément
mais qui se révèle finalement être assez simpliste
avec, notamment, un détail qui peut énerver. Cependant,
ce film reste un beau tour de force avec une prestation quasiment parfaite
de Colin Farrell ainsi qu'une
réalisation exceptionnellement bonne pour un mec qui a quand même
pris l'habitude de pourrir tout ce qu'il touche. Même Forest
Whitaker passe bien avec sa gueule d'endormi. Un tonus maintenu du
début à la fin, une morale un peu mielleuse mais un très
bon sujet de départ et une façon habile de contourner les
obstacles naïfs propres au genre. Bravo !
Dissection d'une mort
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