Peur Bleue / Deep Blue Sea

Réalisateur : Renny Harlin
Avec : Samuel L. Jackson, LL Cool J, Jacqueline McKenzie, Thomas Jane, Michael Rapaport
Durée approximative : 1H34
1999
Genre : Patchwork génétique
Degré de violence : Un peu
Degré de gore : Ca saigne
http://deepbluesea.warnerbros.com/

Dans la famille des titres cons et inexpressifs, on a rarement fait mieux. En VO, on a droit à Deep Blue Sea qui a déjà plus de sens quand on voit la fin du film.

Encore faut-il comprendre l'anglais ! Peur Bleue est un film de requins, d'où le rapport avec le titre (?)… Renny Harlin est connu pour son anti-conformisme et pour ses films d'actions qui font tout péter par pur plaisir de violence. La gratuité est de mise et Peur Bleue n'échappe pas à la règle. Après une première partie plutôt molle, les 3 requins s'évadent et cherchent par tous les moyens à rejoindre la Deep Blue Sea (l'océan…). Il en est que les bestiaux génétiquement modifiés sont particulièrement intelligents et vicelards, ce qui peut laisser libre cours à toutes les fantaisies. Autour d'une brochette d'acteurs assez sympa on attaque d'un pied positif cette énième histoire de monstres. Le numérique est très présent. C'est dommage car les requins animatroniques sont convaincants et bien modelés. Là où Harlin fait très fort, c'est dans l'anticipation. Le but de ce genre de film est de trouver l'hypothétique prochaine victime et quand normalement les longs couteaux peuvent s'estimer hors de portée, on assiste à un ballet de morts pas forcément surprenantes mais fort divertissantes. Les têtes d'affiche se font expédier en premier, d'ailleurs ! On a ensuite la traditionnelle blondasse qui va forcément y passer, le cuisinier noir et sympa qui croit en Dieu, la salope qui a foutu tout le monde dans la merde, le tôlard en correctionnelle qui a une paire de couilles en acier trempé et le second rôle pleurnichard qui est là pour apporter les explications au pourquoi du comment. Servi par une musique bien orchestrée et par des scènes de bravoure dynamiques, le film pêche juste par un indestructible personnage principal et par des requins qu'on voit vraiment beaucoup trop. Sinon, Harlin semble être en grande forme vu les mauvais trucs qu'il a quand même été foutu de nous pondre.
Dans un fil de requins, il y a de l'os broyé. Grâce aux plans numériques, on en voit des morts. Certains d'entre eux ont nécessité d'énormes moyens pour un résultat décevant. La scène d'ouverture est là pour montrer au public que la comparaison avec Les Dents De La Mer va être possible mais pas toujours évidente. Un mixe entre Jurassic Park pour le patchwork génétique qui part en lattes, Alien pour l'impression d'emprisonnement dans d'étroites coursives et, justement, de Les Dents De La Mer pour les glaces au marron font un bon compromis pour un réalisateur qui voulait plus s'amuser que faire souffrir ses vedettes. Mr Game-Over démontre à sa façon que fumer est mauvais pour la santé et plus particulièrement pour son bras droit qui se fait arracher en gros plan (pas de bras, pas de tabac…), il se fait ensuite bécoter par le gros requin avant de se faire envoyer valdinguer contre une vitre géante qui fera pénétrer l'eau dans le laboratoire sous-marin. Il finit noyé mais hors-caméra. Bon début. Samuel Lee Jackson se fait dévorer après nous avoir gratifiés de son Mea Culpa plutôt mou (décapitation en prime) puis Jacqueline Mc Enzie se fait bouffer la quéquette par un requin particulièrement cochon. Entre temps LL Cool J aura cuit un autre requin qui aura auparavant avalé son piaf. Viennent ensuite quelques moments de bravoure avant que Scoggins, personnage charismatique mais un peu gland, se fasse expédier dans la mort la plus mal faite du film. Puis LL revient et se fait embarquer un bout de jambe.
Heureusement que Dieu est là pour le protéger, comme quoi les témoins de Jéhovah ne racontent pas que des conneries. Après un nouveau Mea Culpa, la salope du coin se fait trancher par sa progéniture puis le héros se fait défoncer la jambe droite et Boum ! C'est fini sur une remarque qu'on a bien souvent envie de dire même si on sait pertinemment que les gugusses dans le film ne nous entendront pas. Et pas mal de moments sympas dont un bien tripant. A voir.
Dissection d'une mort