Toy Story 2

Réalisateur : John Lasseter
Avec (Voix en VO) : R. Lee Ermey, Tom Hanks, Tim Allen, Wayne Knight
Durée approximative : 1H32
1999
Genre : Animation
Degré de violence : Rien
Degré de gore : Rien
http://disney.go.com/disneyvideos/animatedfilms/toystory2/flash/index.html

Garder une âme de gamin est un bonheur que peu de personnes savent apprécier. Pixar est une boîte qui produit des longs métrages pour grands gamins. Si on met ensemble ces deux affirmations, vraies, on arrive à faire des miracles ! Un grand gamin, c'est une personne qui sait et qui peut s'émerveiller avec pas grand chose.





Pixar est paradoxalement sans pitié dans le monde de l'animation en synthèse car aucune chance n'est laissée aux concurrents potentiels. Des moyens assez impressionnants sont mis en œuvre pour chaque long métrage. Disney n'a jamais vraiment apprécié les suites. La plupart d'entre elles sortaient en vidéo et ne connaissaient qu'un succès mitigé. Toy Story mettait en scène des jouets vivants dans la chambre d'un garçon ordinaire. La suite reprend les mêmes jouets là où on avait pu les quitter à la fin du premier. Et voilà que le personnage principal du film se fait kidnapper par un gros collectionneur, connard peu scrupuleux, qui espère tirer un beau paquet de blé grâce à l'authenticité de ce qu'il considère être une pièce de collection. Il n'en faut pas plus pour que les autres jouets du bambin partent à l'aventure pour délivrer leur copain. Là où on peut faire la différence entre un scénario pourri et un déballage de gags, c'est au niveau des idées. Comme bien souvent, Pixar veut toucher le public le plus large possible. Entre clins d'œil, vannes terribles, passages riches en action et humour tout public, les rires sont fréquents. Le plus surprenant est la qualité du rendu. Au delà du méticuleux travail des artistes qui ont planché sur l'œuvre, on peut applaudir le rendu presque humain des jouets ainsi que les efforts fournis pour que le scénario aie quand même une consistance considérable. Une critique acerbe est formulée à l'égard des personnes véreuses avides d'argent et de gloire. Le portrait des méchants est une fois de plus peu flatteur puisque les défauts de ces derniers sont mis en avant de façon très critique pour qu'on réalise à quel point ils sont réels. Mais l'ensemble du film est plus à la franche rigolade qu'à la focalisation sur les personnages antipathiques. Les temps morts sont inexistants, l'action est riche et variée, on note même des similitudes avec Monstres & Cie quand, à la fin, les héros cherchent une valise dans un dédale de tapis roulants dans un aéroport. Qu'on soit petit ou grand, ce moment de joie se savoure intégralement, toujours avec une certaine malice et beaucoup d'attention, de peur de louper un détail, dont le film fourmille.
La vraie innovation de cette suite est l'abondance de délires dont le réalisateur a fait preuve. Que ce soit au niveau des nombreuses parodies ou à celui des vannes hilarantes que les personnages du film peuvent sortir, la finition est excellente et les références toujours astucieuses et souriantes. La synthèse, bien que datant un peu, reste très belle et on sent la volonté de faire les choses en grand.
Outre la façon élégante d'éviter la niaiserie, le choix de lancer une petite chanson au milieu du film n'est en rien déplacé car elle complète à merveille la situation, évitant un long passage narratif qui aurait pu nuire au rythme du film. Il y a bien une morale mais elle reste dans le contexte du film familial que le film s'efforce de toujours respecter. Si on doit garder une critique, ce sera celle de la fin peut-être trop longue dans l'aéroport. Tout le passage à bord de l'avion est en trop. Mais c'est vraiment histoire de dire. Quand on compare ce merveilleux travail avec celui nettement moins mémorable des autres boîtes qui veulent faire " pareil ", on se dit que finalement, le monopole a parfois du bon.