Demain Ne Meurt Jamais / Tomorrow Never Dies

Réalisateur : Roger Spottiswoode
Avec : Pierce Brosnan, Joe Don Baker, Judi Dench, Colin Salmon, Desmond Llewelyn, Samantha Bond
Durée approximative : 1H59
1997
Genre : Action
Degré de violence : Bastons, explosions et beaucoup de flinguades
Degré de gore : Rien
http://www.jamesbond.com

Bond, James Bond… Alors que Pierce Brosnan s'était attiré les faveurs d'un public plutôt difficile grâce au surprenant Goldeneye, les spéculations allaient déjà bon train quant à la continuité des évènements. Passé un temps, les films mettant en scène James Bond sortaient quasiment tous les deux ans. Maintenant, pour assurer le spectacle, il faut un travail considérable, long et aussi méticuleux que possible sous peine de dévaloriser le héros. Le point important ici était de redonner à Bond son rôle de défenseur de la planète. A l'époque du regretté Timothy Dalton, le personnage était devenu plus humain, parfois nombriliste, et il se chargeait d'enquêtes plus terre à terre mais forcément moins extraordinaires. Avec sa première apparition dans la peau du personnage, Pierce Brosnan parvint déjà à enrayer un beau complot.







L'exotisme et la grande part d'aventure de ce dernier film annonçaient peut-être un retour à la mission qui devait trimballer le héros aux quatre coins de la planète pour finalement éclater le vilain dans un finish mouvementé. C'est vers la Chine populaire que l'agent secret va cette fois partir. Dans le but de mettre fin aux agissements contestables d'un magnat de la presse, M, encore incarnée par la convaincante Judi Dench, charge James Bond de renouer les contacts avec l'actuelle femme du journaliste peu scrupuleux. Ce dernier, organisé, méthodique et sadique, veut en effet déclencher une guerre directe entre deux forces armées. Flanqué d'un agent chinois, James Bond devra récolter les preuves de la culpabilité d'Elliot Carver tout en évitant la horde de tueurs lancés à ses trousses. Scénario simpliste pour un James Bond qui tend nettement plus à favoriser l'action pure que la réflexion. Dans la mesure du fait où le scénario d'un film comme celui-ci doit radicalement changer par rapport aux précédents, la participation d'un autre double zéro est absente et les gadgets, passage obligé, sont totalement nouveaux. C'est peut-être sur ces points que le film cahote un peu. Si on veut bien faire abstraction de pas mal de grossières erreurs et qu'on oublie l'épaisseur du scénario, le film additionne des facilités liées à des situations dont le héros se sort sans trop de problème et sans la moindre inquiétude. Ainsi, si d'un côté il garde son côté humain pour ce qui est de la vengeance pour le meurtre de la femme qu'il aime, il semble aussi se foutre des 2/3 des situations auxquelles il est confronté. Il remet toujours sa petite mèche en place, il sort sa vanne et il se barre, tout content de lui. Entre un portable qui permet de faire trop de choses et une voiture qui pète quand elle en a bien envie, les petits détails de ce style pourrissent le film par endroit mais sans pour autant altérer avec la qualité de l'action. A partir du moment où Bond plonge dans les profondeurs pour retrouver un des bateaux coulés par Elliot Carver, le rythme ne ralentit jamais : Tout la partie intrigue est ignorée au profit de courses poursuites démentes et de cascades qui font qu'un James Bond est un film qui a les moyens de se les donner. Finalement, Roger Spottiswoode s'en sort plutôt bien. Même s'il y a à redire, le film est suffisament divertissant pour être un de ces films que l'on regarde à chaque fois avec autant de plaisir. Il faut être indulgent mais les James Bond n'ont jamais eu la réputation de vouloir décrocher l'Oscar du meilleur scénario !
Démarrant sur les chapeaux de roues, le film se calibre d'emblée vers de l'action pure, dure et vers des plans maîtrisés et intéressants. Se permettant même au passage de placer à droite et à gauche quelques pointes d'humour, le réalisateur s'attelle à rendre son personnage invincible et obstinément bon.
Outre quelques égards de sa part, le héros est donc foncièrement exempt de gros défaut. Il souffre néanmoins de faiblesses et le film semble parfois s'axer autour de ces dernières pour offrir aux spectateurs des mouvements de violence justifiés. Ainsi, l'assassin d'une ancienne conquête de James Bond est abattu à bout portant. La gente féminine est encore une fois trop mis en avant. Le charisme de Michelle Yeoh est irréprochable mais son arrogance et ses vaines tentatives pour résister aux attaques sexuelles de James Bond peuvent parfois être en trop. Elle aurait gagné à avoir un film pour elle seule. Ici, elle n'est qu'un homologue chinois du héros britannique. A eux deux, ils forment un beau duo qui devra se débarrasser, au terme d'une formidable course poursuite, d'un hélicoptère blindé de tueurs. Avec sa part de nouveautés, Demain Ne Meurt Jamais assure alors un cocktail sympathique et dépaysant. La caméra ne s'attarde pas suffisamment sur les somptueux décors que la Chine peut proposer mais les maquettistes ont, comme à leur habitude sur ce genre de projet, fait un boulot dément. Outre les traditionnels tués par balles, il y a une belle explosion qui fait disparaître le second du gros méchant ainsi qu'un missile broyeur qui engloutit Elliot Carver. Le hors caméra est très décevant mais nécessaire pour éviter les jouxtes avec la censure. Dommage ! Pas le meilleur film de la série mais au moins l'un des plus tarés !
Dissection d'une mort
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