Python

Réalisateur : Richard Clablaugh
Avec : Robert Englund, Casper Van Dien, Jenny McCarthy
Durée approximative : 1H35
2000
Genre : Horreur
Degré de violence : Sans plus
Degré de gore : Un peu

Le serpent est un animal plutôt répugnant. C'est inexpressif, ça pue, ça rampe et accessoirement ça fout un Bronx sans nom dans les petits patelins paumés. Grâce aux incessantes expériences de l'armée américaine, les scénarios les plus illuminés deviennent toujours possibles, à défaut d'être plausibles, car il est bien connu qu'on nous cache tout, qu'on nous ment et qu'on crée dans le secret le plus total une super race de serpent. Là, l'engin fait dans les quelques 20 mètres mais il arrive néanmoins à se planquer dans un garage ou à passer inaperçu. Pourtant, la synthèse se prête plutôt bien au style car de précédents essais nous avaient jadis montrés à quel point l'animatronique était casse-gueule avec les reptiles qui puent, qui rampent et qui bouffent tout le monde.

Sous couvert de l'un des scénarios les plus utilisés dans le monde de l'horreur bas de gamme (même haut de gamme d'ailleurs) nous voilà partis pour une chasse plutôt mouvementée. Parce qu'il faut bien se rendre à l'évidence : Si un python de la taille d'un bus a réussi à faire crasher un avion, c'est qu'il est sûrement aussi capable de détruire une bagnole, de bouffer 15 fois par jour, d'avaler une tente, de résister au feu et de choisir ses proies en fonction de leur gueule. Ce film, qui ne paye pourtant pas de mine, dispose cependant de quelques solides atouts qui viennent donc en contrepoids d'un mise en scène un peu maladroite. Déjà, la distribution est honnête. Elle n'est pas digne d'une superproduction mais convient parfaitement au marché de la location, cible bien évidemment vers laquelle s'est tourné le réalisateur. On retrouve donc un Casper Van Dien bien rasé et un Robert Englund en très bonne forme. Ca fait d'autant plus plaisir de les voir qu'ils semblent plutôt se marrer à jouer leur rôle respectif. Autour d'eux, les inconnus tentent surtout de ne pas surjouer, ce qui n'est pas toujours évident quand on doit feindre l'effroi face à un bestiau qu'on ne voit pas. Le second point qui mérite les hommages est alors cette saloperie qui pue, qui rampe et qui bouffe. Il était à craindre un engin ridicule mais les programmeurs s'en sortent haut la main. Le HC n'est pas trop dérangeant et même si la taille de l'animal varie souvent d'un plan à l'autre (surtout la tête) on veut bien pardonner vu le maigre budget accordé à la réalisation. Les morts sont aussi sympathiques. On déplore l'absence de vrai moment dégueulasse mais l'originalité fait que le serpent crache, avale, digère, mue, coupe et perfore. Loin d'être une perle, il a néanmoins pu se payer le luxe de donner naissance à une suite qui en reprendra les grandes lignes avec ce qu'il faut de délires pour ne pas sombrer dans le complètement ridicule.
Pour la vraie partie horreur, on peut rester sur sa faim. Les meilleurs moments sont bien évidemment ceux où le connard qui s'est éloigné de ses potes commence à flipper car il réalise qu'il va y passer.
Si on veut bien fermer les yeux sur une scène complètement loupée et un excès de cul, le film peut laisser un bon souvenir. Il est moins spectaculaire que le moyen Anaconda mais très largement plus regardable que King Cobra. A regarder donc plus pour se fendre la gueule que pour se faire dessus.
Dissection d'une mort